Le 8 septembre 2022, par Larry Ménard
Au départ, je n’avais pas l’intention d’écrire une critique sur ce groupe dans mon blog; cependant, lorsque j’ai vu que le seul arbuste qu’ils étaient obligés de préserver est maintenant mort et que du point de vue de l’extérieur, leurs jardins en bacs médiocres et mal planifiés ne contribuent guère à verdir le parking et les trottoirs, j’ai décidé de le faire. De plus, quand je vois qu’ils veulent être des acteurs influents dans l’aménagement des jardins du Palais Longchamp, je voudrais dissuader la ville de les prendre au sérieux. Ce sont des amateurs de rang qui n’ont absolument aucune compétence pour le jardin ornemental.
Lorsque la ville leur a accordé cet espace pour cinq ans, il était stipulé qu’ils ne devaient enlever ni l’arbre, le Robinia pseudoacacia ni l’arbuste, le Nicotonia glauca. Cet arbuste au feuillage bleu et aux fleurs jaunes, une espèce envahissante originaire d’Amérique du Sud, était le seul arbuste de l’espace. L’année dernière, il semblait être en bonne santé, mais maintenant il est mort. Je soupçonne que de mauvaises pratiques horticoles sont responsables de sa disparition: il a été dépecé et le niveau du sol a été relevé autour de son tronc. Certains membres de ce groupe, prétendument dévoués à la nature, ont exprimé le désir d’enlever cet arbuste ainsi que l’arbre et n’étaient pas satisfaits des restrictions imposées .
Je les ai rencontrés pour la première fois lors d’une réunion à l’occasion d’un déjeuner dans le parc, précédé par le ramassage des ordures. Lorsque j’ai essayé de les alerter sur la ruine du parc par la colonisation incessante de l’espèce invasive Ailanthus altissima, j’ai découvert qu’ils ne l’avaient jamais remarquée, bien qu’elle soit omniprésente. L’ailanthe devrait être familier et considéré comme une grande menace à toute personne ayant un intérêt développé pour le jardinage, et il était donc évident qu’ils ne savaient pas grand-chose à l’horticulture.
Ces récents convertis à l’écologie et aux espaces verts, la nouvelle mode des “branchés”, sont, comme on pouvait s’y attendre, des adeptes de la permaculture et des jardins suspendus, et malgré le fait qu’ils soient de parfaits novices, des experts autoproclamés et arrogants.
Désireux de vivre une expérience de jardin collectif comme je l’avais déjà fait à Berkeley, en Californie, avec la création d’un mini-parc de quartier, Halcyon Commons, dont j’avais été chargé de diriger le développement et l’entretien, j’ai rejoint le groupe.
La terrible expérience que j’ai vécue avec les dirigeants est relatée dans la lettre suivante:
Membres du Jardins collectifs Longchamp, août, 2020
Peut-être certains de vous se souviennent de moi, de mon passage bref de trois semaines l’automne dernier et se sont demandé pourquoi j’ai quitté le groupe de façon précipitée, sans rien dire sauf à Philippe. Je vous écris parce que je ressens toujours de l’amertume à cause du traitement désobligeant que j’ai reçu de la part de certaines personnes de la classe dirigeante qui, dès le départ, sans me connaître du tout, m’ont accueilli avec une froideur glaciale. Peut-être je représentais une menace du fait de mes connaissances et de mon expérience de jardinier paysagiste pendant 27 ans à Berkeley dans la Baie de San Francisco. Ces personnes ont rapidement réussi à se débarrasser de moi: quel intérêt aurais-je eu à persister dans un climat de rejet malveillant établi par ces dames imbues de leur pouvoir. C’est dommage car certains d’entre vous ont bien apprécié ma présence et ce que je pouvais apporter.
J’ai intensément travaillé pendant la période où j’ai fait partie du groupe, plusieurs fois par semaine, souvent seul avec Philippe, y compris, un jour et demi tout seul; c’était la phase de dépollution, une tâche ingrate. J’ai constaté tout de suite que le groupe n’avait pas de démarche étudiée, coordonnée, et systématique; donc, j’ai suggéré une approche qu’on a adoptée: le nettoyage de toute trace d’asphalte par secteur carré. Après l’enlèvement de la couche supérieure de l’asphalte, il a fallu un travail méticuleux pour enlever la couche inférieure décomposée de gravier goudronné en utilisant le râteau pour éviter de trop mélanger le gravier avec la bonne terre.
Un après-midi, en travaillant seul, j’ai fini de bien nettoyer une section où j’ai laissé un tas de terre évidemment propre; à mon retour le surlendemain, le tas de terre avait disparu et à sa place il y avait une quinzaine de sacs remplis de la terre que j’avais soigneusement nettoyée, mélangée avec du gravier goudronné. Quelle erreur! Enfin, pour des raisons de commodité, on a jeté ces sacs pleins de bonne terre. Quel gaspillage! (La soi-disant “terre végétale” apportée par la suite est plutôt du sous-sol pauvre et très argileux).
J’ai déterré beaucoup de souches des robinias et j’ai coupé des micocouliers dans les crevasses du mur en béton.(Et depuis on laisse les micocouliers pousser). Heureusement que la ville a tenu à ce que le Robinia pseudoacacia du coin et l’arbuste, le Nicotonia glauca soient préservés; sinon l’espace serait stérile du point du vue de l’extérieur.
Sachant que la mauvaise taille des arbres et arbustes est habituelle à Marseille, et voyant la possibilité de restaurer une forme naturelle au robinia, j’ai décidé de procéder à la taille de cet arbre tout seul un après-midi. D’abord, j’ai bien analysé la situation. Le robinia situé au côté nord contre le mur, une espèce dont le feuillage est peu dense, ce qui permet à la lumière de bien passer à travers, ne bloquait pas trop les rayons du soleil, vu l’arc et la déclinaison du soleil et un grand mur qui reflète la lumière. Son système racinaire, peu profond et vorace, par contre, pourrait poser des problèmes pour des cultures, mais bien moindre avec des lits surélevés.
L’arbre avait été épargné du massacre typique d’ici sauf le tronc secondaire de plus de15 cm de diamètre à l’arrière, contre le mur, qu’on avait coupé a deux mètres, une décapitation horrible comme on voit partout dans ce pays sous-développé en termes de pratiques horticoles. J’ai enlevé ce tronc secondaire coupé n’importe où en faisant une coupe à ras au tronc principal qui va cicatriser. Puis, j’ai éliminé tout le bois mort. Ensuite, j’ai supprimé des branches qui poussaient vers l’intérieur ou qui croisaient d’autres esthétiquement plus désirables. Enfin, j’ai enlevé ou écourté quelques branches basses pour éclaircir le sol en-dessous. J’étais très content de ma taille qui ne se remarquait pas et je pensais avoir protégé cet arbre d’une éventuelle mauvaise taille.
Après avoir quitté le groupe, j’ai constaté que quelqu’un qui ne sait rien de la taille avait irrémédiablement détruit la belle structure et l’équilibre du robinia en coupant n’importe où en haut le plus important des troncs contre le mur, un mauvais élagage pas très “écolo”. En ruinant pour toujours la forme, on voulait augmenter légèrement la lumière. Le fait qu’on ait par la suite installé la zone assise (même avec un “ramada” pour faire de l’ombre) en-dessous a totalement obvié cet objectif.
Pour moi, c’est une crime horticole. Il faut travailler avec la nature, pas contre, ce qui est la tendance en France. C’est lamentable! En hiver à Marseille, j’ai horreur de regarder la structure des branches de tant d’arbres caduques taillés contre nature. Voir le “Rogue’s Gallery” de la mauvaise taille (en bas de page) du site-web Plant Amnesty de Seattle, Washington; ce qu’on montre comme pratiques répréhensibles, plutôt exceptionnelles selon mon expérience en Californie, est la norme ici.
Quand j’ai joint le groupe, je m’intéressais moins à la production de légumes qui serait forcément négligeable en termes de consommation individuelle, vu la superficie réduite et le nombre d’adhérents, mais plutôt à l’aspect ornemental et l’amélioration du voisinage. J’ai proposé à certaines personnes l’idée de mettre de grands bacs avec des arbres et arbustes à l’extérieur au coin, devant la clôture de métal rouillée et laide.
Un jour j’ai avancé mon idée de planter une plante grimpante de grande taille au coin nord-ouest du jardin à une des dirigeantes; il faut se rappeler qu’à cette période on n’attendait que trois bacs de compostage. Je lui ai dit qu’une plante grimpante comme une glycine, une vigne, un kiwi femelle (avec une mâle ailleurs pour la pollinisation) etc. plantée au coin et entrainée sur les deux clôtures pourrait embellir l’espace, surtout pour les voisins et les passants. Je lui ai dit qu’une telle plantation pourrait être facilitée si on mettait le composteur légèrement en retrait ou si on mettait le premier composteur dans l’espace à côté de l’entrée. Sa réaction a été extrêmement hostile: elle a catégoriquement dit que ce n’était pas possible de mettre un bac près de l’entrée. Et pourquoi pas? Ce que j’ai aussi remarqué depuis mon abandon du groupe est la présence de quatre bacs, dont un à l’endroit que j’avais suggéré, près du portail!
Plus récemment, je note qu’on vient de planter deux plantes grimpantes différentes distanciées de 30 cm dans un bac surélevé au coin des deux clôtures où j’avais proposé qu’on mette une plante grimpante de grande taille et de forme raffinée pour se répandre en haut de ces clôtures. On a planté une des espèces que j’avais suggérée, la vigne (raisin), mais (pour je ne sais quelle raison) en conjonction avec une autre plante à croissance extrêmement rapide, qui pousse dans tous les sens, l’ipomée. Pourquoi? L’ipomée va concurrencer et va étouffer la vigne, une plante avec un beau branchage et feuillage idéal pour orner les clôtures. Je n’ai jamais vu la plantation de deux plantes grimpantes différentes si près avant de venir en France, mais ici on plante des lignes d’arbustes d’espèces différentes qui vont atteindre 2-4 m à maturité à 50cm (Place Charles de Gaulle, la Rocade du Jarret, Palais Longchamp, Parc du 26ème centenaire, etc.). Quelle ineptie comme point de référence! Ci-joint une photo de deux plantes grimpantes que j’ai plantées chez ma soeur à Berkeley, Trachelospermum jasminoides et Clytostoma callistegioides sur les poteaux extérieurs de son “redwood deck”; elles montent et couvrent harmonieusement un treillis. Comme on peut voir avec ma conception, la combinaison de deux plantes grimpantes peut réussir si elles sont distanciées, mais dans le même trou ou pot, leur présence mutuelle ne va pas être amicale, mais à contre-sens.
Et pourquoi est-ce qu’on n’a pas planté la vigne directement dans la terre pour qu’elle prenne une grande ampleur à maturité, sans se soucier des arrosages manqués en bac? La terre du site, si on regarde les recommandations d’une étude de l’U.E., Bruxelles pour un jardin potager où on consomme les produits toute l’année pendant 40 ans, présente peut-être moins de danger en termes de toxicité que ce qu’on avait indiqué dans l’étude des sols du site. Il s’agit des trois même métaux, (le cadmium, la mercure et le plomb, si je ne me trompe pas), mais il n’y a qu’un élément qui dépasse légèrement les normes européennes. J’ai donné une copie de cette étude à Philippe.
L’espace public devant l’entrée est vide et stérile, et pire, il n’est pas même propre. Mon focus personnel sur l’amélioration de l’espace commun (que j’évoque dans mes deux textes) est à l’opposé de la négligence de l’extérieur que je perçois devant votre club quasi-exclusif.
Pourquoi dans le design y a-t-il tant de superficie dévouée à la circulation et si peu pour la production de légumes, l’objectif principal supposé? Pourquoi n’avez-vous pas opté pour mettre la zone assise à l’ombre du bâtiment d’un étage (au sud) avec la belle vue sur le Pavillon de partage des eaux des Chutes-Lavie?
Votre projet de recycler les déchets alimentaires des gens qui n’ont pas accès au compostage dans leur résidence est louable. Peut-être un jour Marseille va instituer la collecte des déchets alimentaires et du jardin d’une manière facilement accessible pour faire du compost à grande échelle comme dans les villes plus évoluées sur le plan écologique, comme à Berkeley en Californie, la ville qui a lancé le mouvement moderne de recyclage au début des années 1970, qui a déjà réduit de 75% les déchets qui vont à une décharge. San Francisco l’a surpassé depuis avec plus de 80% de ses déchets recyclés (voir le documentaire français “Demain”). Depuis plus de trente ans il y a des jours pendant l’été où des équipes de la ville de Berkeley font le broyage sur place sur le trottoir, des déchets de jardin qu’on recycle comme “mulch” (ou “bois ligneux fragmenté”, le terme qu’on a employé il ya quelques années à la Société d’Horticulture de Marseille à une conférence organisée exprès pour introduire cette nouveauté, une génération plus tard) directement dans le jardin. En plus, le compost que la ville fait des déchets verts et ménagers est disponible aux citoyens gratuitement . A Marseille ça ne fait pas longtemps qu’on fait du “mulching” et si on regarde dans les poubelles, on trouve des quantités énormes de déchets recyclables.
Regardez sur Internet: Deep Green Permaculture, une étude de l’Université de Californie à Berkeley, (Soil Sciences Department), qui a fait des recherches approfondies sur le compostage résidentiel, “How to Make Compost in 18 Days Using the Berkeley Hot Composting Method”. Personnellement, j’ai fait mon premier compost de déchets du jardin et alimentaires à l’âge de 10 ans, il y a 43 ans pour mon jardin potager bio. Chez la plupart de mes clients de jardinage à Berkeley, j’ai installé des bacs de compostage dans les années 1990; j’utilise le mulch depuis 35 ans. Chez moi, comme locataire (au 2ème étage) à Marseille, j’ai réussi à avoir l’accès au jardin, comme tout le monde devrait l’avoir, et j’ai mis un bac de compostage vendu par la Métropole pour dix euros il y a sept ans. Je coupe à la main toutes les branches vertes jusqu’au diamètre de deux cm pour faire du mulch.
La goutte d’eau pour moi avec votre groupe a été une interaction assez humiliante avec une autre des dirigeantes que je n’ai jamais vue quand il s’agissait de faire le travail dur et sale, (The Real Work, Gary Snyder). Le matin j’avais travaillé encore seul avec Philippe qui m’a invité à assister à la visite l’après-midi d’une “experte” des jardins collectifs. Quand je suis arrivé, cette dirigeante était déjà présente. Elle m’a délibérément ignoré; en fait, elle ne m’a jamais regardé directement dans les yeux.
Ne sachant pas que les planificateurs voulaient construire des bacs d’un mètre de hauteur en employant la technique “lasagne” de la permaculture (encore un progrès issu des cultures anglo-saxonnes), en pensant qu’on avait l’intention de construire des plate-bandes surélevées conventionnelles beaucoup moins élevées, j’ai présenté ma proposition à cette dame: “Est-ce que vous avez réfléchi à la possibilité de construire des lits surélevés avec des murs en pierres plutôt qu’en bois? Le bois pourrit en quelques années et nécessite l’exploitation des forêts. La pierre est permanente et abondante dans la région, et permet d’éviter des lignes droites dans la conception.” Elle m’a répondu dédaigneusement, toujours sans me regarder, qu’il faudrait avoir un expert, un professionnel des murs en pierre sèche. Le sous-entendu était que je n’avais pas cette capacité. J’ai été outré. Quelle est, de son côté, sa compétence en jardinage? Je suis parti en colère sans rien dire.
J’avais plusieurs fois fait des “raised beds” à Berkeley et Oakland. En 1982 en tant que locataire, j’ai créé un jardin potager avec des lits surélevés bordés en bois pour notre “group household” et le propriétaire. En 1985, pour une cliente, (la femme d’un Prix Nobel en physique, Don Glaser), j’ai fait un jardin potager avec des lits surélevés en bois et un verger. Pour une autre cliente j’ai fait un potager avec une plate-bande surélevée cette fois-ci en pierre sèche. Dans un jardin principalement composé de plantes indigènes californiennes où j’ai travaillé pendant 25 ans, j’ai construit six longs murs de soutènement en pierre sèche pour remplacer les bûches d’origine, de 60 cm au maximum, sur les chemins courbés de la colline du fond; (ma cliente, Professeur Myriam Simpson, est venue deux fois pour des conférences à La Timone; son collègue a découvert la vitamine E). Et en Ardèche en 1987 pour des amis, j’ai créé les jardins de leur gîte: il y a un patio ovale en pierre de granite de rivière (sable aux interstices sur gravier avec des drains) et un bassin en pierres cimentées d’inspiration japonaise. Evidemment, je n’ai aucune expérience au sujet de l’utilisation de la pierre dans le jardin.
Dans mon récit que je vous envoie, Un Immigrant ose améliorer l’espace public qui manque d’entretien ou Gardening in the Neglected Commons, je fais allusion aux progrès sur le plan de la préservation de la nature et l’incorporation des espaces verts en milieu urbain dans la Baie de San Francisco, un fort contraste par rapport à la bétonisation de Marseille et la côte méditerranéenne. La côte californienne près de la Baie de San Francisco est une série de parcs naturels: nationaux, d’Etat de Californie, et locaux.
Je parle de Halcyon Commons à Berkeley, un mini-parc qui a remplacé un parking, créé et entretenu par les voisins. Et le “neighborhood association” (CIQ) m’a demandé de mener l’équipe des bénévoles pour faire l’entretien, ce que j’ai fait pendant 5 ans. Encore, quel contraste avec mon expérience avec votre association. Je vous invite à faire une recherche Internet, Halcyon Commons et de cliquer sur images pour voir les étapes de son développement; je me demande si une telle entreprise coopérative, sans egos surdimensionnés pourrait être possible à Marseille. A Halcyon Commons, l’ambiance est conviviale et accueillante. Cet îlot de verdure autogéré au milieu du bitume est devenu un modèle de transformation urbaine collective imité dans d’autres quartiers de la ville; on témoigne une multiplication conséquente des espaces verts publics de proximité par cette voie d’initiatives citoyennes, guidées par Berkeley Partners for Parks.
Je vous envoie aussi mon récit sur la propreté, en forme de lettre à “Un déchet par jour”. Ce que cette association fait, un nettoyage annuel des pentes de Notre Dame de la Garde est malheureusement insignifiant. On se félicite de son action citoyenne concertée; pourtant, trois mois après les pentes de la Basilique sont de nouveau couvertes de verre cassé et plein d’autres déchets. On a du mal a admettre qu’au fond il faut confronter et sanctionner les mauvais comportements afin de les changer. Même constatation pour Hunamar qui nettoie une toute petite section de l’Huveaune. Marseille reste une poubelle où l’indifférence et les rats règnent.
Larry Ménard
J’ai pu envoyer ma lettre à tous les adhérents et, sans surprise, j’ai été bloqué par la suite. J’ai eu deux réponses, car je n’étais pas le seul à avoir subi des mauvais traitements. Je voudrais qu’il y ait une rébellion interne.
Les deux réponses:
“Cher Larry (et bonjour “tous”).
Il m’est arrivé la même mésaventure que toi avec “la classe dirigeante” du Jardin Longchamp.
J’ai eu le malheur de dire que j’avais créé en 1997 sur des toits à Paris un jardin à vocation sociale (qui existe toujours), dans le cadre de mon travail d’assistante sociale en service RMI… et donc, un peu compétente (côté initiation/participation de projet)….
… égale : jetée ! Tout de suite ! (nous étions 3 à la toute première réunion aux 5 Avenues). Le pire : ces personnes se revendiquaient, à l’époque (ou/et se revendiquent) de La France Insoumise (moi aussi). Et voilà (j’en pleurerais si je ne m’abritais pas régulièrement dans ma montagne) : le Pouvoir qui corrompt, j’ai été comme toi vécue comme “dangereuse”… et cette terrible peste des egos surdimensionnés des médiocres, ces cheftaines incompétentes, malveillantes, hautaines, traficoteuses, voleuses… (me concernant, c’est le filon Compost urbain avec organisation de collectes etc.)
Je n’ai pas insisté.Je ne suis revenue qu’une seule fois, un dimanche matin, et j’ai “réussi” à faire tourner les e.mails des gens sympas qui étaient là, et qui avaient envie de se revoir… de fabriquer un peu d’amitié en passant, en jardinant, (en l’occurrence, ce matin là, on cassait, pelletait, ensaachait des tas de saloperies de vieux goudrons dont tu parles), bref… on a eu envie de se revoir en prenant soin des plantes, des autres, de soi (je crois que je me souviens de toi). : Et là… Devine : la Cheftaine a tout foutu à la poubelle, visiblement. Silence Radio. Jamais eu de suites (respectueuse bêtement de la Classe Dirigeante Autoproclamée, je n’avais pas pensé une seconde à garder cette liste pour m’en occuper moi-même… je suis confiante… on ne se refait pas!).
Bon. Fini toute cette merde.Ton topo (un peu long…, ne m’en veux pas…) m’a beaucoup touchée. Surtout ce que tu dis de ces mutilations scandaleuses concernant la “taille” des arbres à Marseille.
Je voudrais de l’aide pour re-créer les haies que l’on détruit ici tranquillement mais sûrement, d’année en année, épuisées, trouées, dépouillées par les “déchiqueteuses” (ils appellent ça “épareuses”)… entre autres choses que l’on pourrait ressusciter ici (j’ai d’autres idées).
Nathalie G.”
“Bonsoir Larry,
Je me souviens bien de toi, et j’ai “bossé” une demi-journée sur la parcelle, histoire d’encourager le projet, mais déjà avec de grandes réticences sur l’ambiance du groupe et les prises de pouvoir de certaines. Bravo pour ce long texte.
De mon côté, je souhaitais mettre en place des petits ateliers de jardinage, bénévolement, avec des enfants dans un square près de chez moi, bd de la Blancarde, dans le 4e. C’est un square bétonné avec des jeux pour les petits et on a quelques tout petits espaces pour planter. Nous avons planté quelques petits plants et ça pousse.
Ce n’est pas mon métier et je souhaite juste initier un intérêt pour ce qui est vivant. A l’occasion, je serai ravie si tu pouvais me donner quelques conseils.
Amicalement,
Virginie L.”
Je me suis porté volontaire pour aider Virginie mais elle a eu de si mauvaises expériences avec les parents des enfants qui jouaient dans le parc qu’elle a finalement abandonné.
Selon les autorités de l’association, ma proposition de construire des lits surélevés relativement bas nécessiterait un véritable professionnel, de toute évidence un Français. Le sous-entendu était que je n’avais pas cette expertise.
Dans le jardin que j’ai créé comme locataire ici, j’ai beaucoup utilisé la pierre pour construire des murets, pour faire des bordures, et au milieu des plantes pour réduire le terrain disponible au chat du voisin pour déféquer quotidiennement, ce qui est tout à fait normal selon la culture de Marseille .
Je n’ai reçu aucun compliment jusqu’au présent de la part des Marseillais pour mon travail de pierre; je suis sûr qu’en Californie il aurait bien plu.
A gauche du jardin le mur mitoyen s’est effondré il ya deux ans; donc, malheureusement les arbustes et les plantes grimpantes sont jeunes. Je n’ai pas été consulté par notre propriétaire sur cet hybride mur/clôture que je trouve laid. Par contre, les treillis avec les plantes grimpantes sont mon oeuvre.
Aussi à droite, il a fallu enlever un frêne mourant, qui a nécessité des modifications. Un jardin évolue avec le temps et il faudra attendre un peu pour les résultats attendus, ce qui n’est pas du tout compris en France où on fabrique des jardins instantanés qui deviennent vites des jungles ingérables.
Un des objectifs principaux de cette association est la production de légumes, mais leur récolte est pauvre, sauf pour la résurgence d’un micocoulier du mur.
J’ai remarqué qu’ils ont supprimé l’ipomée, peut-être à cause de ma critique. Tant mieux. C’est dommage que la vigne, toujours en pot, va rester restreinte en ampleur et qu’elle ne va pas couvrir le haut et descendre l’extérieur de cette palissade métallique moche.
Leurs plantations en bacs à l’extérieur sont vraiment minables. Aucune conception relative aux espaces. Des plantes ridiculement petites. Jardin suspendu inapproprié où il aurait fallu des arbustes substantieIs, verticaux. Ils ont eu l’audace de mettre des pancartes pour se vanter de la qualité de leur conception, ce qu’ils peuvent faire car ils ont affaire à un public peu informés .
Un grand zéro ce groupe. Je réitère: leur incompétence est manifeste. A éviter comme la peste: de la mauvaise énergie.