26 octobre 2019, par Larry Ménard
Depuis de nombreuses années, je prends le train de Marseille avec mon épouse jusqu’à La Redonne, où nous suivons le sentier du littoral jusqu’à la Calanque des Anthénors pour nager et passer une bonne partie de la journée. Plus jeune, j’avais l’habitude de courir fréquemment jusqu’au Méjean par la route, puis jusqu’au sommet du plateau. Parfois, nous partons en randonnée à partir de La Redonne.
En tant que Californien habitué à la randonnée et à la course à pied sur des sentiers bien conçus et entretenus, je trouve que le sentier des douaniers sur la Côte Bleue manque terriblement d’entretien.
Tandis que les trottoirs autour du port de La Redonne sont nettoyés régulièrement, le sentier du littoral qui mène à la belle Calanque des Anthénors a été délaissé depuis des années, y compris ses deux longs escaliers en béton par endroits couverts de pierres, graviers et terre, et envahis par la végétation. Plutôt que d’apprécier la beauté naturelle en marchant, trop souvent on était obligé de se concentrer sur le placement des pieds pour éviter de glisser, de rester au milieu et de se pencher pour éviter les branches. De même, sur le tronçon précédent du sentier de terre sur la corniche, il fallait également éviter les branches sur les côtés et au-dessus qui gênaient le passage.
Au début, j’ai trouvé incroyable cette négligence totale, vu le grand nombre de gens de passage. J’ai été étonné que la commune n’ait absolument rien fait pendant des années, alors que l’état du chemin continuait à empirer. Je me suis dit que cette commune devait avoir les moyens financiers de faire un minimum d’entretien. Mais en réfléchissant un peu, je me suis rappelé le contexte, de culture méridionale où le rapport à l’espace public et la nature pour trop de gens est l’indifférence ou le mépris. Comme résident de Marseille, je suis bien habitué aux espaces publics abandonnés et donc déprimants.
Frustré par l’état lamentable du sentier et réalisant que l’expérience de la marche pourrait être nettement améliorée pendant longtemps avec un peu de bon travail, j’ai décidé de prendre en charge moi-même l’entretien du sentier des douaniers entre La Redonne et la Calanque des Anthénors.
Parce que mon projet n’était pas autorisé, je voulais faire un bon travail irréprochable, sans rien faire de controversé. J’ai tout analysé avant de commencer mon entreprise au printemps. Il m’a fallu trois jours, dix-sept heures de travail ardu en tout pour accomplir cette transformation.
Il y avait beaucoup de pins d’Alep et de lentisques qui empiétaient les bords et qu’il a fallu tailler, y compris beaucoup de branches cassées ou mal coupées dans le passé. J’ai porté toutes ces branches à un endroit hors de vue où je les ai coupées en morceaux pour faire une masse compacte et dense, un tas de compost pour accélérer la décomposition.
Aussi, j’ai réduit le danger du feu en éliminant les dépôts profonds de branches mortes, aiguilles de pins, etc.; certains gens imprudents fument dans cette forêt.
J’ai aussi transporté les pierres, le gravier et la terre loin des escaliers pour les faire disparaître discrètement dans la nature. Dans un cas, j’ai supprimé un sentier sauvage très érodé en le remplissant avec des seaux de pierres et de terre.
À certains endroits, j’ai enlevé des pierres détachées, du gravier et de la terre sur les côtés afin d’éviter que l’eau de pluie ne les dépose sur les marches. Quand c’était possible j’ai amélioré les écoulements d’eau. J’ai bien balayé les escaliers.
Quand je travaillais, les randonneurs et plagistes qui passaient étaient parfois curieux au sujet de l’amélioration et toujours surpris d’apprendre que je n’étais pas employé par la mairie. Ma démarche bénévole les dépassaient. Mais ils étaient impressionnés et m’ont remercié.
La seule chose que j’ai renoncé à faire sans l’approbation de la ville était d’éliminer un petit pin d’Alep qui penchait à travers l’escalier du haut, obligeant le promeneur de se baisser pas mal pour passer.
Quelques semaines plus tard, j’ai découvert que le pin gênant avait été tronçonné au tronc par quelqu’un et avait été simplement poussé sur l’autre côté, couvrant un pin vivant, un dédain de la nature qui m’a choqué.
J’ai appris par un résident que la ville était responsable de cette oeuvre horrible. La semaine suivante, j’ai passé trois heures à enlever cet arbre mort, le coupant en morceaux que j’ai mis hors de vue sur un autre sentier sauvage pour le composter.
A la mairie de Ensués-la-Redonne on doit se demander qui est ce jardinier bénévole fantôme qui fait un reproche implicite supplémentaire en faisant cette tâche d’élimination du pin abattu du paysage.
De plus, je me suis aussi occupé des plages entre la Calanque des Anthénors et la Calanque des Figuières. En 5 heures, j’ai ramassé tous les déchets, y compris tous les mégots et des centaines de petits morceaux de polystyrène, un travail qui demande énormément de patience et d’application.
Addendum 1 (le 5 juillet 2020)
Ce projet de “guerilla gardening”, l’entretien du sentier entre La Redonne et la Calanque des Anthénors avance bien. Mon travail l’année dernière de nettoyage des deux escaliers a bien résisté aux déluges de l’automne et du printemps; le balayage cette année n’a pas pris beaucoup de temps.
J’ai remarqué avec satisfaction que des gens s’arrêtaient pour admirer la vue sur la mer à travers le pin d’Alep en haut de l’escalier inférieur où je venais juste d’enlever les branches mortes qui bloquaient cette perspective spectaculaire. Mission accomplie!
Ensuite, j’ai débuté la dernière partie de ce projet: sur la Corniche des Anthénors l’entretien du sentier du douanier en terre entre la route goudronnée de La Redonne et l’escalier supérieur où l’année dernière j’ai seulement débarrassé les grosses pierres. Il y avaient plusieurs pins d’Alep et des arbustes comme le lentisque, l’arroche maritime, la luzerne arborescente et une plante succulente grimpante très envahissante originaire de l’Afrique du Sud, Senecio angulatus, qui forçaient les gens à baisser la tête et/ou à contourner, le passage étant très rétréci à plusieurs endroits. Pour redonner au chemin public sa largeur d’origine, j’ai taillé les plantes problématiques.
La route qui descend de la gare à La Redonne a un trottoir, mais ça faisait des années qu’on était obligé de quitter le trottoir à cause des plantes qui obstruaient le passage. Une vingtaine de minutes de taille a suffi pour résoudre ce problème. Je n’ai pas laissé les branches par terre, la pratique courante ici.
Addendum 2 (le 28 août 2020)
Suppression de sentiers sauvages
Mon épouse et moi admirons énormément la beauté naturelle de la Côte Bleue, en particulier Les Anthénors. Par conséquent, nous n’apprécions pas de voir des impacts humains négatifs évitables tels que la pollution ou des pentes sévèrement érodées et dépourvues de végétation.
En travaillant cet été dans le vallon des Anthénors, je suis devenu de plus en plus hostile à la présence des sentiers sauvages, surtout sur le versant est, qui ont fait de véritables cicatrices défigurant le paysage. Sans végétation et érodés par le piétinement, ensuite érodés par l’écoulement de l’eau de la pluie, ces sentiers sauvages, qui ne devraient pas exister, deviennent de plus en plus ravinés. Le pire de ces sentiers destructeurs de l’environnement part directement de la plage; en fait, à cause de la raideur, un réseau de sentiers s’est développé.
De l’autre côté de la calanque, je suis frappé en voyant cette pente escarpée complètement dépourvue de verdure surtout vers le bas, couverte de pierres et et de terre meubles qui coulent à chaque pas, et cinq points de départ de sentiers, dont deux bien bloqués par mes empilements de branches mortes.
Mais certaines personnes du pays ne voient rien de destructif, comme deux dames récalcitrantes qui sont montées pendant que j’étais en train de porter des branches et qui ont refusé de discuter le fait qu’elles contribuaient à l’impact écologiquement dévastateur juste sous leurs pieds.
Si on aime vraiment la nature, c’est évident qu’il faut supprimer ces sentiers secondaires érosifs pour permettre à la flore indigène de se rétablir et stabiliser la terre par l’enracinement superficiel des arbres et arbustes dans ces zones impactées. Malheureusement, ce qui est bien enraciné culturellement ici est une ignorance profonde des conséquences de marcher à répétition sur des surfaces sujettes à l’érosion mécanique, couplée avec une indifférence égoïste de la part d’une proportion non négligeable de la population.
Par exemple, à Sugiton dans le Parc National des Calanques, il y avait tant de gens qui refusaient de respecter l’interdiction de couper les lacets que les gardes ont eu recours à construire le long du sentier des clôtures pas très jolies mais efficaces, pour permettre à la végétation de se rétablir et de ralentir l’érosion.
L’éducation du public à ce sujet est rare. Est-ce qu’on voit souvent sur les sentiers en France des pancartes qui incitent à rester sur les sentiers et jamais couper les lacets, comme je voyais habituellement aux Etats-Unis?
Pas trop. En discutant avec les randonneurs ici, je suis trop souvent étonné par le manque de conscience du processus de l’érosion, un phénomène facile à observer sur tant de sentiers en France qui sont le plus souvent mal conçus et mal entretenus.
Autant que l’érosion mécanique des pieds et des VTTs (bien pire), l’écoulement de l’eau de pluie sur les sentiers n’est pas bien étudié et géré. En laissant couler l’eau, plutôt que la divertir régulièrement avec des barres à eau en pierre, rondins, bois ou terre, on permet à une érosion accélérée de s’installer.
La terre s’en va, laissant des pierres meubles. Le marcheur évite de glisser sur les pierres, établissant un sentier parallèle, puis un autre, etc. Et quand le sentier raviné est sous l’eau, on en crée un nouveau. On ne se pose pas trop de questions au sujet des mauvais chemins (souvent paysans). Et le paysage devient de plus en plus ravagé. Et c’est normal; c’est la tradition.
Mais on sait mieux faire en France et on peut construire des sentiers bien conçus et réalisés, par exemple, comme on l’a parfaitement fait il y a longtemps dans dans le parc national de la Vanoise sur une pente raide du sentier GR 5 en face de la Grande Casse, et aussi plus récemment dans le parc national du Mercantour avec la rénovation du premier tronçon du sentier GR 5 à partir du Col de l’Arche. Dans les deux cas, l’érosion est contrôlée et égalisée en empêchant l’eau de pluie de s’écouler sur de grandes distances le long du sentier en lacets grâce à l’incorporation de barres à eau en pierre.
Aux Anthénors le randonneur qui vient de descendre l’escalier inférieur se trouve en face des sentiers sauvages du versant est en bas de la calanque. Accoutumé aux sentiers trop souvent escarpés, ravinés et multiples, il pense naturellement qu’il faut monter tout droit. Mais il ignore qu’il s’est déjà égaré du sentier officiel.
Le marcheur qui suit le sentier littoral de La Redonne aux Anthénors, (qui a deux tracés, marqués en bleu et en rouge et blanc du G.R. 51), a une tendance naturelle à se tromper en haut de l’escalier inférieur. Il vient de descendre un premier escalier et une piste qui longent la côte. Puis il arrive à un deuxième escalier où à gauche il y a une maison avec un parking extérieur qui a l’air d’être privé. Sur un poteau distant du parking les balisages ne sont pas très apparents; mais on ne regarde pas nécessairement à gauche car c’est logique de continuer au bord de la falaise en descendant l’escalier inférieur. De toute façon, on est captivé par la beauté extraordinaire de la Calanque des Anthénors et le panorama sur la mer.
Au lieu de faire la descente par l’escalier pour visiter une des rares calanques sans constructions et facile d’accès, le sentier réel tourne le dos sur la mer, traverse un parking et longe une clôture, le parcours le plus court de point A à point B. Mais on rate entièrement la découverte de la calanque à cause de cette mauvaise conception. L’itinéraire idéal serait de descendre l’escalier inférieur, rendant possible l’exploration de la calanque; puis, de monter 150 mètres sur la route bétonnée pour prendre le sentier qui part à droite. On devrait changer le parcours et bien le baliser. Tous les marcheurs perdus à qui j’ai posé la question étaient d’accord.
J’ai passé une bonne partie de ma vie sur les sentiers, en randonnée, en randonnée sac à dos, et surtout en course à pied, ayant été un spécialiste du trail et du cross-country en Californie. Avec ma femme j’ai parcouru le GR51 de Menton a Marseille, dont une partie conséquente est en mauvais état, négligée. Pourtant, je n’ai jamais fais du travail bénévole pour entretenir un sentier, comme font beaucoup d’Américains. Donc, j’ai finalement résolu d’utiliser mes compétences comme jardinier paysagiste pour un dernier projet aux Anthénors qui ne va pas plaire aux gens qui ne refusent aucune contrainte: la suppression des sentiers sauvages. En même temps, j’étends mon entretien du sentier officiel, en continuant sur le versant est du vallon à travers la pinède.
J’ai longtemps hésité à agir, à contrarier les mauvaises pratiques, mais les pouvoirs gouvernementaux sont absents (sauf pour ramasser les poubelles sur la plage). En étant un californien sensibilisé dans les bons comportements à observer quand on est dans un parc naturel protégé et très familier avec les techniques de suppression de mauvais sentiers employées là-bas, comme ici, j’essaie de faire un bon travail professionnel.
Avec des branches de pin coupées, j’ai obstrué à treize endroits les entrées des sentiers sauvages sur le versant est.
Mes sources pour ces branches étaient le bois mort en général, un grand pin mort près de la maison (dont j’ai exploité toutes les branches), en plus de branches très basses et à moitié mortes de plusieurs pins de la pinède en bord du chemin, (ce qui sert aussi comme une mesure de prévention des incendies).
Avec des pierres j’ai rempli quatre courts sentiers sauvages, y compris un juste après la jonction du sentier avec la route en béton du vallon.
Le dernier des faux sentiers que j’ai éliminé monte vers le site de la ruine. Avant d’installer une ligne de grosses pierres pour signaler clairement que ce n’est pas le bon chemin, j’ai constaté une succession de gens perdus qui cherchaient le départ du sentier sur le site.
Maintenant les randonneurs égarés du vrai sentier ne se tromperont plus en suivant un de la série de faux sentiers que j’ai clairement barrés avec des branches ou des pierres.
Addendum 3 (le 4 novembre 2021)
La taille récente par les employés de la mairie de luzernes arborescentes au départ du sentier sur le versant est de la calanque a ouvert la pente raide sur le côté droit où la pente est plus douce et naturellement les randonneurs ont commencé à établir un nouveau et meilleur départ. J’ai décidé de l’aménager en rendant la pente même moins raide et plus naturelle; d’abord, j’ai mis beaucoup de pierres en bas de la pente, puis j’ai mis beaucoup de terre et de pierres récupérées des bords de la route. En plus, à cet endroit depuis deux ans j’ai ramassé des milliers de morceaux de verre cassé; presqu’à chaque passage dans ce secteur j’en trouve.
Addendum 4 (le 10 décembre 2021)
La nouvelle surprise cette année est l’addition par la communauté urbaine de deux nouvelles marches en béton en bas de l’escalier inférieur aux Anthénors et la démolition et reconstruction du bas de la route bétonnée qui s’érodait par l’action des vagues, une bonne amélioration; pourtant, sur la plage couverte de beaux galets arrondis, beaucoup de béton cassé a été jeté par commodité. J’ai mis des morceaux de béton à côté des poubelles pour suggérer à la ville de les débarrasser, mais sans provoquer de réaction. Dans le Midi on n’est pas trop dérangé de voir les gravats de construction dans la nature, quelque chose qui heurte mes sensibilités. Le nettoyage du béton de la plage s’ajoute à ma liste de projets.
Mon projet initial de débarrasser la plage de morceaux de béton, long de deux heures, s’est progressivement transformé en un nettoyage complet du vallon, qui a pris une cinquantaine d’heures.
Voir l’article complémentaire:
Sur La Côte Bleue je peux constater que mes projets ont valu la peine. J’ai éliminé pour toujours dans le vallon des Anthénors, (espace public depuis quatre décennies mais jamais nettoyé avant), les vestiges des deux bâtiments en ruines, réduits par convenance en déchets jetés partout: morceaux de parpaings, béton, et tuiles d’amiante et d’argile, sans oublier le verre cassé.
Ma taille des plantes le long du sentier et des escaliers a bien rétabli la largeur du passage d’origine, et en plus elle a fait disparaître la laideur de tant de branches auparavant coupées n’importe où selon l’approche primitive traditionnelle, et a redonné un aspect plus naturel aux plantes.
Ma tentative de suppression de sentiers sauvages, vu le manque absolu de sensibilisation du public des randonneurs de “rester sur le sentier pour réduire leur impact nuisible”, sera difficile sans l’implication des “autorités locales”.
Dans les mois à venir je pense continuer mon entretien du sentier littoral encore plus loin, vers l’est, le long de la haute falaise des Anthénors, peut-être même jusqu’à Figuières, la prochaine calanque.
Addendum 5 (le 29 juin 2022)
Rénovation du sentier du littoral entre Les Anthénors et Figuières
Au début de janvier jai finalement décidé de me lancer dans mon plus grand projet jusqu’au présent: la rénovation du sentier des douaniers entre la Calanque des Anthénors et la Calanque des Figuières. Comme les sentiers plus généralement en France, le sentier littoral reçoit très peu d’entretien. Un passage très minimal est maintenu en faisant un peu de taille de branches , la dernière fois étant il y a des années. Les branches coupées ont été laissées juste aux bords du sentier.
Assez large à l’origine, le sentier des douaniers,est devenu très étroit en raison de la croissance de la flore indigène soumise au vent côtier, notamment le chêne-kermès, le romarin, le lentisque, le filaire, le globulaire, en plus que des branches basses des pins d’Alep.
Traverser en shorts un sentier rétréci au minimum par l’expansion inexorable sur les deux bords du chêne-kermès rhizomateux avec ses feuilles épineuses et ses branches pointues peut parfois provoquer des éraflures sanglantes. Le romarin et le globulaire, tous les deux stolonifères et donc s’étalant, peuvent aussi égratigner la peau.
Le marcheur, focalisé sur tous les obstacles à éviter et le placement des pieds a du mal à apprécier la nature autour, s’il s’y intéresse. Il faut contourner continuellement les plantes empiétant des deux côtés, en se baissant, en levant les bras. C’est désagréable de traverser des sections totalement envahies par la végétation. Après mes travaux de taille et d’amélioration de la surface du sol, c’est devenu un vrai plaisir de se promener.
La sécurité était une de mes préoccupations majeures. Il y a beaucoup de gens âgés, ainsi que des grands groupes d’enfants qui suivent ce sentier. Je savais qu’il y a dix ans une femme de 60 ans a fait un faux pas et est morte en tombant 20 mètres du sentier en haut de la Calanque d’Erevine, entre Méjean et Niolon.
Aux Anthénors à cause de l’incursion des arbustes en amont, le sentier était fréquemment réduit à un passage minuscule sur le bord inférieur, parfois au-dessus de courtes pentes abruptes se terminant par de hautes falaises, notamment sur le plateau supérieur, présentant un danger considérable en obligeant le randonneur à marcher sur le bord inférieur instable.
Le randonneur était particulièrement mal à l’aise en passant autour d’un romarin et d’un filaire, de chaque côté d’un beau pin d’Alep penché au bord du sentier, dont j’avais déjà coupé toutes les branches basses problématiques pour faciliter un passage normal selon mes critères.
Depuis mon traitement complet de cette section du sentier, les randonneurs sont maintenant bien écartés du vide, une transformation accomplie par la coordination de plusieurs procédés pour rétablir la largeur historique du sentier: le contrôle de l’expansion des plantes des côtés par la taille et l’élargissement et le nivellement du sentier, idéalement légèrement incliné vers le côté inférieur pour drainer continuellement l’eau de pluie, ce qui implique des modifications parfois conséquentes des pentes en amont et en aval.
La réduction en taille du chêne-kermès est une tâche difficile et pénible. Initialement, j’ai arraché certains rhizomes envahissants au bord, puis j’ai coupé au sol des branches plus à l’intérieur. Peu de temps après, j’ai acheté une pioche à main facile à transporter mais suffisamment lourde pour travailler relativement efficacement la terre, surtout autour des plantes. Cet outil me permet de bien déterrer et enlever les réseaux denses de rhizomes de chêne-kermès qui se sont développés sous le sentier pour créer des passages larges qui vont durer longtemps. La pratique courante ici est superficielle et inefficace. La taille de tiges au-dessus de la surface, ne règle pas du tout le vrai problème qui est souterrain; les rhizomes intacts, le chêne-kermès continue à drageonner dans le sentier.
Dans la première partie du sentier qui monte la végétation est plus ombragée, et par conséquent, le chêne-kermès est très haut et vigoureux.
C’était mon premier grand défi en hiver et cela m’a demandé pas mal de persévérance. Tout le long du sentier j’ai eu affaire surtout avec le chêne-kermès et le romarin, les éléments les plus communs du paysage. Le romarin, comme le globulaire, est par contraste avec le chêne-kermès un plaisir à tailler; les branches qui s’enracinent en contact avec la terre s’enlèvent plus facilement.
Le long du sentier le lentisque est le plus commun des grands arbustes, (le filaire, l’alaterne et l’oxycèdre présents mais éparpillés). Cet bel arbuste domine le vallon des Anthénors et le versant plus ombragé du début du sentier. Stolonifère, le lentisque peut devenir grand et bien étalé avec l’âge, une situation à laquelle que je me suis confronté la première journée où un lentisque de quelques mètres de large occupait presque tout le sentier. Pour le dégager, il a fallu éliminer beaucoup de branches; des rejets commencent déjà à pousser sur le côté fortement taillé qui va bientôt se remplir de feuillage dense.
Il ya 40 ans la côte a brulé entre Les Anthénors et Les Figuières, comme en témoigne l’absence d’arbres ou d’arbustes matures; on trouve toujours quelques troncs calcinés de pin d’Alep. La forêt est en train de se régénérer; donc, il y a beaucoup de pins relativement jeunes partout. Les branches basses des pins situés juste au bord du sentier y poussaient en travers depuis des années et donc, j’ai taillé les branches basses qui gênaient le passage, le plus souvent jusqu’au tronc pour éviter qu’elles posent un problème récurrent, mais aussi, comme mesure de réduction du feu.
Je n’ai laissé aucune branche coupée par terre autour du sentier, à l’exception des dizaines de faux sentiers sur lesquels j’ai mis des tas de branches comme barrières pour essayer de les supprimer, un mal nécessaire.
Je déteste absolument randonner sur les sentiers français où toute la végétation a été primitivement taillée, surtout mécaniquement, et les branches taillées ont été laissées au milieu du sentier. Personnellement, je ne vais pas dans la nature pour faire l’expérience de sa maltraitance. J’y vais pour échapper à la pollution visuelle des paysages urbains où la nature est trop souvent dominée de façon sadique par des hommes machos avec leurs outils à moteur.
La taille des plantes pour restaurer la largeur du sentier est une des composantes de mon projet de rénovation qui comprend aussi trois travaux majeurs de surface:
– l’aplatissement, le lissage et l’inclinaison de la surface du sentier et les pentes adjacentes
– la réduction de l’érosion lié à l’écoulement de l’eau de pluie
– la suppression des sentiers sauvages.
Ces quatre grands objectifs sont liés. Donc, je fais une analyse du terrain pour les coordonner et travailler plus efficacement. Les trois buts supplémentaires impliquent le déplacement de beaucoup de pierres de tailles diverses et de terre. Les pentes naturelles non consolidées, mais relativement stables, composées d’un mélange de roches et de sols meubles m’ont enseigné dans mes approches.
La surface du sentier n’était pas du tout régulière. Le côté amont pourrait être bien enterré avec de la terre érodée par le haut, ou plus bas en hauteur, troué, à cause de l’érosion. Le plus souvent le côté aval était plus haut pour plusieurs raisons, canalisant l’eau sur le sentier. D’abord, on l’avait aligné de grosses pierres, ce qui est une mauvaise idée. Selon le U.S. National Forest Service: “N’alignez pas le bord extérieur avec des pierres, car l’eau resterait alors coincée sur la bande de roulement”. Puis, il y avait beaucoup de pierres de taille moyenne qu’on a poussées du chemin sur le bord. Et il y avait des dépôts de terre et petites pierres attrapées par les tiges des plantes de bordure et par les pierres. Par conséquent, le milieu du sentier s’érode et est un peu raviné à la montée.
L’extension du côté amont du sentier implique de couper dans la pente ascendante, ce qui la rend raide et sujette à l’érosion. Donc, il faut modifier la pente pour prévenir l’érosion des sols meubles de la pente sur le sentier et pour qu’elle ait l’air plus naturelle.
Selon le U.S. National Forest Service, on devrait coupez la pente arrière:
“La pente arrière est le côté amont de la bande de roulement où elle se fond dans la pente au-dessus du sentier. Il est très important de faire correspondre la pente arrière de votre bande de roulement à la pente existante du terrain”.
Dans la mesure du possible, j’ai inclinée la pente pour favoriser un drainage continu de l’eau de pluie vers le côté. J’ai enlevé beaucoup de terre et de pierres sur les côtés que j’ai ensuite utilisé pour combler les sentiers secondaires érodés. Dans un an ou deux, malgré les importantes modifications que j’ai apportées, le paysage semblera très naturel.
Le contrôle de l’érosion sur les sections raides du sentier où un fossé s’est déjà développé est problématique. Il est beaucoup plus difficile de détourner l’eau du sentier. On peut construire des bars à eau en pierre ou bois sur le bord inférieur d’un fossé de drainage, ce qui demande beaucoup de travail, ou simplement des drains latéraux sur le sentier, ce pour quoi j’ai opté. A la montée j’ai construit une quinzaine de baisses de niveau à des endroits convenables selon la topographie, creusant un drain et amoncelant un mélange de pierres, de graviers et de terre pour faire barrière juste en dessous sur le sentier. Aussi, dans le système de drainage, j’ai déposé beaucoup de pierres et graviers en bas pour réduire l’érosion due au ruissellement de l’eau et pour stabiliser le sol.
Dans la plupart des cas les pentes en dessous étaient très érodées parce que des pistes secondaires avaient été établies, principalement par des voyeurs. Une vingtaine de sentiers sauvages descendaient directement des pentes raides, étaient profondément érodés et minaient le sentier. C’est un fléau pour le paysage, avec la flore fragile piétinée à mort, créant des “dead zones”. La prise de conscience de l’impact destructeur de leurs actes est inexistant chez ces gens égocentriques et ignorants qui érodent gravement les pentes escarpées.
Je lutte contre l’existence de ces chemins secondaires, omniprésents, qui ne devraient pas exister, mais je n’ai pas d’alliés localement. Personne d’autre ne s’en soucie dans cette culture de laissez-faire, au détriment de l’intérêt public. J’essaie de les faire disparaitre du paysage.
La première chose que j’ai faite était de restaurer les pentes naturelles. J’ai rempli toutes les dépressions en remontant la terre et les pierres qui s’étaient déplacées vers le bas de la pente à cause de l’érosion énorme des pieds errants. Mes autres projets ont fourni les matériaux nécessaires. Une grande source dé pierres étaient les lignes continues de pierres sur le côté inférieur du sentier que j’ai cassés à des intervalles réguliers pour laisser passer l’eau. Les pierres que j’ai retirés ont servi à combler de grandes dépressions. Ensuite, j’ai mis beaucoup de plus petites pierres. Puis, de la terre pour faire une mélange congloméré et stable. Souvent il a fallu une profondeur d’entre 20 et 40 cm de matériaux de remblai pour remplir ces terrains si érodés.
Au point culminant du sentier il y a une zone plate avec un bosquet de pins où il y avait cinq sentiers sauvages fortement érodés que j’ai rempli de pierres et de terre. En nivelant soigneusement les pentes, les fausses pistes ont disparu, au moins pour le moment.
Enfin, j’ai obstrué tous les sentiers secondaires aussi efficacement que possible avec des tas de branches profonds, surtout près des falaises, où se cachent les voyeurs. Les grandes branches de pin et le chêne-kermès ne sont pas invitants. Ces espaces dépourvus de végétation doivent être laissés intacts pour que la végétation puisse se rétablir, en répandant et en réensemençant.
Sur la corniche j’ai fait une amélioration à un endroit ensoleillé sur le sentier où la vue est vaste; j’ai transformé un affleurement rocheux en un banc informel en enlevant la terre et la roche qui l’enterraient. C’est devenu mon arrêt de café préféré.
En hiver et au printemps j’ai travaillé au moins une fois par semaine pendant plusieurs heures. Les progrès ont été lents en raison de la multiplicité des tâches nécessaires à une rénovation complète et de mes exigences élevées. Je n’ai pas encore atteint Les Figuières, mais je suis à la descente, juste au-dessus de la clôture grillagée du domaine privé sur le promontoire au-dessus du port. Depuis janvier, j’ai travaillé 132 heures. J’estime que plus de la moitié du travail que j’ai effectué jusqu’à présent a consisté à remédier aux mauvaises pratiques d’entretien des sentiers, et aux dommages environnementaux causés par des promeneurs incivils qui refusent de respecter la nature. Actuellement, je fais une pause à cause de la chaleur extrême de juillet.
En générale, je travaille tôt le matin, commençant avant 7 heures pour éviter de devoir m’arrêter constamment quand les randonneurs arrivent. Quand ils me rencontreront en train de travailler autour du sentier, ils auront déjà parcouru depuis La Redonne des centaines de mètres de sentier que j’ai transformé selon mon approche étrangère, qui est sensiblement différente des traditions locales. Je suis curieux de leurs réactions parce c’est la seule récompense pour mes labeurs.
D’abord certains des promeneurs ne me disent rien que bonjour, et ne sont pas reconnaissants de la bonne expérience qu’ils viennent d’avoir grace à moi, parce qu’ils marchent sans remarquer grande chose. Ils sont ailleurs, dans leur tête ou en conversation. Ce sont des citadins, pas de vrais admirateurs de la nature.
Et le fossé entre les générations est frappant, à quelques exceptions près. Les jeunes adultes, encore plus atomisés que leurs aînés, me remercient et s’arrêtent pour discuter moins souvent.
A l’égard de la population locale mon expérience est mélangée. Jusqu’à maintenant j’en ai eu 15 ou plus qui m’ont exprimé leur gratitude pour mon dévouement à l’espace public dont ils bénéficient quotidiennement. Autrement, peu de reconnaissance: zéro de la part de la mairie ou des groupes de randonnée locaux.
Je n’ai pas été du tout surpris que la plupart des personnes qui s’arrêtent pour discuter et louer mes efforts venaient d’ailleurs, surtout de loin, au nord. Quand je me suis arrêté de travailler pour laisser passer les clubs de randonneurs des Alpes, du Massif Central, des Vosges etc., j’ai reçu beaucoup de compliments en partie parce qu’ils n’avaient pas l’habitude de suivre un sentier français aussi bien entretenu, et certains faisaient eux-mêmes de l’entretien bénévole. Mon travail a été bien apprécié par des bretons, des belges, des hollandais, des scandinaves et des allemands.
Le sentier des douaniers est devenu très connu et fréquenté, attirant des gens de partout. Dans sa publicité sur son site Internet pour le train de la Côte Bleue, la SNCF encourage fortement de faire la balade sur le GR51 de La Redonne à Niolon.
La randonnée pédestre est devenue très populaire, parmi les activités sportives les plus pratiquées en France. Les motivations sont multiples. On peut se focaliser sur l’exploit dans lequel la nature est abstraite, réduite à un moyen de compétition, ce qui est très commun en France, et on ne voit pas grande chose. On peut se promener dans la nature pour son bien-être physique et mental. On peut chercher la nature simplement parce qu’on l’aime et on veut l’apprécier, découvrir, l’étudier, communier avec elle, ce qui est moins commun. Ou une combinaison.
En raison de cette augmentation de l’activité de randonnée, il y a beaucoup de personnes âgées et des enfants sur le sentier du littoral; donc, l’accessibilité, la facilité, et la sécurité du sentier sont des facteurs à prendre en compte. A certains moments quand je travaille, il y a tellement de gens que je me dis: “Aujourd’hui c’est une véritable autoroute”. Avec de telles hordes, les impacts négatifs sur l’environnement, notablement l’érosion, sont multipliés.
Addendum 6 (12 septembre 2022)
Barres à eau en pierre
En juillet, j’ai fait une longue pause à cause des températures extrêmes. Lorsque j’ai repris le travail au mois d’août, j’ai décidé de m’attaquer à la question du drainage de la partie ascendante du sentier, maintenant que j’étais équipé de ma petite pioche. J’ai décidé d’apporter des améliorations majeures en construisant des barres à eau avec de grosses pierres que je porte ou roule en place, en les enterrant suffisamment pour bien les ancrer. Elles doivent être assez lourdes et stables pour résister au déplacement par la force de l’eau qui déferle et par le poids des personnes. Ensuite, en-dessous des barres à eau je remplis avec des pierres et de la terre. C’est un processus long et laborieux, mais les constructions devraient résister. De plus, chaque fois que c’est possible, j’incline la surface pour que l’eau s’écoule continuellement vers le côté inférieur.
Addendum 7 (le 22 novembre 2022 )
La section initiale du sentier depuis la route goudronnée de la vallée des Anthénors présentait un certain nombre de problèmes majeurs que je voulais résoudre avant de reprendre l’installation des barres à eau plus haut sur le sentier. Comme partout ailleurs, il y a longtemps le bord inférieur du sentier avait été recouvert de beaucoup de pierres, dont de nombreux gros rochers et de profondes couches de pierres plus petits, qui empêchaient l’eau de s’écouler et qui ont accumulé une quantité considérable de sol meuble. Donc, l’eau de pluie était confinée au sentier comme un ruisseau, l’érodant. Une pratique paysanne ignorante qui persiste localement, comme on le voit souvent en horticulture aussi (i.e. L’étêtage sévère des arbres est bon pour leur santé).
Comme j’ai tant fait précédemment, j’ai démonté cette démarcation rocheuse mal conçue, pour que l’eau de pluie s’écoule sur le côté, établissant une légère pente descendante partout où cela était possible. Il a fallu enlever beaucoup de pierres et de terre du bord descendant de la piste et les déposer ailleurs.
La solution était à portée de main. Un autre projet important au milieu de cette section initiale du sentier a nécessité ces matériaux: le comblement de deux zones dévastées, profondément et largement ravinées par l’arrivée de multiples anciens sentiers primitifs qui montent directement en amont de la plage des Anthénors et qui minent le sentier réel.
Ce sont mes principales zones de combat dans la tentative de suppression des sentiers secondaires, où j’avais déjà érigé une grande barrière de branches coupées pour dissuader le passage. L’ajout d’une énorme quantité de pierres et de terre au sommet de ces zones endommagées par l’humain servirait à restaurer l’écologie du lieu ainsi qu’à gêner davantage les randonneurs dépourvus de conscience écologique.
Les travaux d’amélioration du début du sentier sont terminés, à l’exception du départ où trois sentiers distincts se rejoignent au sommet de la pente raide et érodée – ce qui n’est pas très joli. Le nouveau sentier, le moins raide, à droite en montant, où les pompiers ont placé une borne en ligne, devrait être préservé et les deux autres devraient être enterrés, une clôture basse érigée au-dessus et la végétation encouragée à se rétablir en-dessous.
A trois endroits, j’ai trouvé du fil de fer barbelé emmêlé dans les arbustes juste au-dessus du sentier et j’en ai donc enlevé la plus grande partie. En rénovant la partie inférieure du sentier où il était de coutume de casser des bouteilles sur les rochers, j’ai ramassé des milliers de morceaux de verre cassée jusqu’à présent.
Enfin, je suis de retour à la construction de barres à eau, chacune étant un défi unique et un processus créatif.
Il est parfois difficile de trouver dans les environs des pierres appropriées pour construire des barres à eau et je dois les chercher plus loin et les transporter. La pierre idéale doit avoir un côté plat pour la marche et un autre côté frontal pour dévier l’eau. Elle doit être suffisamment grande pour que la majeure partie soit enfouie sous terre, ce qui l’ancre solidement pour éviter tout mouvement. Dans le passé, presque tous les gros pierres étaient retirés du flanc de la colline pour construire un mur de soutènement pour la route en amont. En outre, la plupart des pierres se décomposent, manquent de solidité et sont susceptibles de se fracturer. La construction des murets implique ensuite d’emboîter les bouts des pierres pour ne laisser aucun vide et des considérations esthétiques. La surface du sentier devrait être en pente vers le bas si possible, et au-dessus de la barre à eau, bien inclinée en courbe vers le drain. Il s’agit donc d’un processus qui prend du temps, comme les autre projets. Cela fait déjà 269,5 heures de travail cette année.
Pour pouvoir travailler sans être dérangé, je préfère généralement travailler en semaine, en commençant au lever du soleil. Récemment, cependant, j’ai travaillé un samedi et un jour férié. Les deux fois, en milieu de matinée, il y avait plus de randonneurs que je n’en avais jamais rencontrés auparavant. Des centaines de personnes de tous âges. En me voyant installer des barres à eau et en ayant déjà monté un sentier amélioré, la plupart en avaient déduit que j’étais un bénévole qui entretenait le sentier pour le bien-être général. J’ai été bien remercié, souvent avec “Bon courage”.
Lorsque quelqu’un de curieux s’arrêtait pour demander ce que je faisais, je le lui expliquais, profitant de l’occasion pour lui demander ce qu’il avait remarqué en termes d’amélioration des sentiers. De nombreuses transformations majeures n’ont pas été remarquées. Personne n’a mentionné la suppression de nombreux sentiers secondaires fortement érodés, qui ont été remplis de roches et de terre, puis barrés par des branches. Personne n’a remarqué que j’avais comblé les sections érodées du sentier, modifiant fondamentalement la surface de façon à ce qu’elle soit inclinée pour s’écouler par le bord inférieur. Ayant déjà traversé 17 barres à eau et drains, beaucoup ne les avaient même pas remarquées et la plupart ne comprenaient pas ce que je construisais. Est-ce que je mettais des marches? Est-ce que j’enlevais des pierres? N’étant pas familiers avec ces mesures de contrôle de l’érosion, la plupart étaient perplexes et seuls quelques-uns ont compris sans explication. Au niveau local, souvent quand les pistes de terre sont rénovées avec un bulldozer, elles sont continuellement inclinées vers le bas et comportent des drains latéraux sur les sections en pente.
Une Lyonnaise a dit que les barres à eau étaient belles et qu’elles se fondaient dans le paysage. Un homme qui passait a déclaré que c’était comme être dans un jardin. Ayant probablement fréquenté des sentiers où tout est taillé de façon primitive, souvent mécaniquement, où les branches sont laissées sur le sentier et où le drainage n’est pas considéré, il n’était pas habitué à mon approche. Un Allemand qui s’est arrêté pour discuter a confirmé ce que je supposais, que les barres à eau étaient communes sur les sentiers dans son pays où on est soucieux de l’environnement.
Il n’y a pas eu de fortes précipitations en octobre, qui est normalement le mois le plus pluvieux, mais les précipitations de novembre sont déjà à 233% de la moyenne historique, saturant le sol et stimulant la croissance prolifique des plantes, qui était lente après la dormance estivale. J’attendais une forte averse pour tester l’efficacité de mes améliorations en matière de contrôle des eaux de pluie et pour consolider les surfaces du sentier que j’avais comblées et/ou inclinées. Le système de déviation de l’eau que j’avais conçu a très bien fonctionné, empêchant les pluies torrentielles de transformer le sentier en ruisseau et évitant l’emportement de grandes quantités de pierres et de terre comme cela s’était passé auparavant. L’érosion a été minimale. Le remblai sec de terre et de cailloux que j’avais initialement tassé avec le martèlement de mes pieds s’est considérablement solidifié, ayant été cimenté par la pluie et compacté par le passage de hordes de randonneurs. Quand la composition du remblai contenait un pourcentage important de fines particules d’argile, une sorte de terre battue plus résistante à l’érosion a été produite.
Début novembre, je suis arrivé un jour dans le vallon des Anthénors pour découvrir trois nouveautés importantes dont seul le premier était un développement positif, mais inadéquat car rien ne changera fondamentalement. Devant le point de départ du sentier, en fait trois courts sentiers qui se rejoignent juste au-dessus, la mairie avait installé un panneau, l’un des grands panneaux standard du Conservatoire du Littoral qui informe le public que ce lieu est un “site naturel protégé”, une déclaration plutôt ironique étant donné que le panneau est placé au milieu d’un paysage dévasté et stérile, à la végétation détruite, immédiatement entouré par quatre sentiers érodés qui ne devraient pas exister.
Le point de départ original du sentier a été primitif, plusieurs mètres de large, grimpant directement en haut d’une courte, mais trop raide, pente. Les gens montaient et descendaient où il leur plaisait, leurs pas envoyant vers le bas beaucoup de pierres et de sols meubles. Par le processus d’érosion jusqu’à la roche-mère, deux sentiers se sont formés, l’un à l’extrême gauche et l’autre au milieu. Ni l’un ni l’autre n’est agréable en raison de leur raideur et des cailloux détachés sur leur surface, ce qui permet de glisser facilement.
Juste au-dessus du sentier central, où la marque de la Grande Randonnée a été peinte, se trouve un ancien sentier de raccourci. Érodé jusqu’à la roche, je l’ai comblé en profondeur, il y a plus d’un an, avec de grosses pierres et de la terre pour décourager tout futur passage et fournir un substrat aux racines du chêne- kermès et du romarin sur les côtés, qui finiront par le recouvrir, le faisant disparaître définitivement.
Ces dernières années, pratiquement toutes les plantes restantes au départ du sentier ont été détruites, après deux étés de coupe par la mairie de toutes les luzernes arborescentes et par le piétinement des randonneurs. L’élimination des luzernes arborescentes du côté droit a eu, par contre, une conséquence positive: un nouveau sentier en courbe, beaucoup moins raide, a été créé par des randonneurs qui voulaient éviter la descente abrupte des deux sentiers originaux mal conçus. J’ai facilité le passage par un peu de taille, notamment la suppression de deux branches inférieures d’un pin d’Alep.
Ce nouveau sentier qui s’est développé naturellement comme une meilleure alternative, où les pompiers ont placé leur borne, est malheureusement miné par le sentier central qui continue à éroder son sol.
Cette pente raide que j’ai réparée et remplie de pierres et de terre à plusieurs reprises devrait avoir une barrière continue au-dessus, le long du bord inférieur de la nouvelle et meilleure piste. Les sentiers sévèrement érodés sur la gauche et au centre, devraient être supprimés, remplis de pierres et de terre, et la végétation indigène devrait être encouragée à recouvrir les pentes dénudées.
Le nouveau panneau indique six interdictions, dont la plus importante est l’interdiction de faire du feu et de fumer dans cet habitat très vulnérable aux incendies. Situé à 150 mètres de la plage sur laquelle aucun panneau n’interdit les feux, cela aura peu d’effet sur l’apparition fréquente de foyers sur la plage. Plusieurs fois sur les plages, j’ai détruit des foyers illégaux.
Malheureusement, rien ne changera vraiment avec l’imposition des six interdictions, sans parler de l’application de la loi. Presque tous les randonneurs sont civilisés et ne jettent pas leurs déchets. Personne ne conduit une moto ou une voiture sur le sentier. (Les vélos de montagne ne sont pas interdits, même s’ils sont destructeurs sur les sentiers à piste unique, mais les VTT sont rares.) Personne n’y chasse plus avec une arme à feu; j’ai trouvé quelques très vieilles cartouches de fusil de chasse. Et personne ne campe le long du sentier, en partie parce que le terrain escarpé et rocheux offre peu de possibilités; très occasionnellement, quelqu’un bivouaque ou campe sur une plage. Peut-être que certains seront découragés de cueillir des fleurs, une question triviale.
Par contre, la règle qui manque cruellement est une directive de rester sur le sentier, le pire problème de loin, et essentiel pour inculquer pleinement l’éthique de l’impact minimal. Ce problème le plus critique n’est cependant pas du tout abordé. Il n’y a aucune réglementation des déplacements hors sentier qui ont provoqué une érosion considérable et l’élimination de la végétation sur plus d’une cinquantaine de sentiers secondaires, non officiels qui entachent le paysage entre Les Anthénors et Figuières.
Contrairement à certains sentiers de Bretagne, de Corse, du Var, de la Vallée de St Pons, du Parc National des Calanques, etc., où des panneaux demandent aux visiteurs de respecter la nature en restant sur le sentier et où des barrières démarquent les zones en cours de restauration après une histoire d’impacts humains néfastes, ce sujet crucial n’est pas du tout traité. L’absence de panneaux “Restez sur le sentier”, “Respecter la restauration de la flore” etc., autorise en effet le statu quo de l’omniprésence des sentiers sauvages. On ne peut pas cueillir les fleurs, mais on peut piétiner les plantes à mort et raviner le paysage. Pas très cohérent à mon avis! Très regrettable! Peut-être certains des habitants locaux ne voulaient pas de contraintes significatives sur leur comportement égoïste, totalement indifférent à la nature. Ou peut-être, tout simplement, l’idée de supprimer les sentiers sauvages est un concept trop étranger ici où l’anarchie prévaut.
Pour illustrer le manque de conscience si courant ici quant aux conséquences délétères de la marche hors sentier, j’ai plusieurs fois essayé d’éduquer les enseignants de classes en excursion au cours desquelles les écoliers devaient trouver les quinze plantes de leur guide des plantes. Ils montaient et descendaient directement sur les flancs des collines, provoquant une érosion énorme, creusant de nouveaux sentiers. Après avoir d’abord félicité les enseignants pour leurs efforts visant à introduire leurs élèves à des plantes indigènes communes, j’ai demandé pourquoi les enfants n’étaient apparemment pas initiés à cette éthique critique à la préservation de la nature. Courir partout sur le flanc d’une colline ne reflète aucunement le souci de protéger les plantes qu’ils sont censés être là pour apprécier. La réponse a été la stupéfaction, l’incompréhension, et j’ai eu l’impression d’être de Mars.
Le petit pourcentage de personnes qui insistent pour emprunter les sentiers secondaires continuera à éroder les versants des collines et à empêcher la réimplantation des plantes. C’est lamentable! Pratiquement tous ceux avec qui je discute de la nécessité de réglementer les déplacements hors sentier sont d’accord avec moi. J’aborde très fréquemment ce sujet avec les randonneurs et les résidents locaux.
Le deuxième changement, de caractère régressif, a été l’élimination par les employés municipaux d’un tas profond de branches qui obstruaient l’entrée d’un sentier sauvage, juste à côté du sentier reconnu. J’avais disposé les branches de manière à obstruer l’entrée large et en éventail d’un sentier de raccourci juste à droite du point de départ réel du sentier, (le quatrième sentier à proximité du panneau qui devrait disparaître du paysage).
Quand j’ai placé pour la première fois, il y a plus d’un an, des branches de pin et du bois flotté pour bloquer le réseau de sentiers traditionnels qui montent de la plage, un employé de la mairie a exprimé son opposition à ma suppression de ces sentiers superflus et ravinés, déclarant qu’il continuerait à monter à cet endroit. Une autre fois, en discutant avec ma femme, il lui a demandé d’où elle venait. Apprenant qu’elle était une marseillaise (d’origine), il a déclaré qu’elle n’était pas du coin et que donc nous n’avions aucun droit d’intervenir. Par la suite à plusieurs reprises, des cairns ont été construits sur la plage et les branches ont été déplacées. Une coïncidence?
Après les deux nouveaux changements effectués par la mairie, je n’ai donc pas été étonné de trouver sur la plage deux cairns nouvellement placés, indiquant que le sentier remontait la pente, et que les branches de pin tout en haut de ce faux sentier, à sa jonction avec le vrai sentier, avaient été massivement déplacées, rétablissant un couloir d’accès. J’ai immédiatement rectifié ces changements. Une coïncidence encore?
Addendum 8 (le 14 janvier 2023)
Il y a un peu plus d’un an, j’ai résolu de rénover entièrement le sentier entre Les Anthénors et Figuières, afin d’en faire une expérience plus sûre et plus agréable pour les randonneurs et les coureurs, d’aborder de manière fondamentale les questions d’érosion et de restaurer le milieu naturel environnant qui a subi l’impact négatif des humains. Réaménager un sentier où l’écoulement de l’eau n’était pas du tout pris en compte et restaurer la nature est un processus qui prend du temps, en particulier si l’on a des exigences élevées et que l’on souhaite faire des améliorations à long terme.
Alors que les travaux que j’ai réalisés sur le sentier des douaniers ont très bien résisté aux pluies exceptionnellement abondantes de novembre et décembre, d’autres sentiers de la région, dépourvus de mesures de contrôle de l’érosion, ont subi une érosion extrême. Au cours de quelques randonnées locales récentes, j’ai constaté des déplacements massifs de pierres et de sols de sentiers réduits à des lits de ruisseaux, souvent creusés jusqu’à la roche-mère. Certains étaient littéralement des lits de ruisseaux saisonniers, un endroit commode mais pas très intelligent pour localiser un sentier, où l’érosion naturelle par l’eau est accélérée par l’érosion mécanique des pieds et surtout des VTT dans les sols saturés.
Le fait d’être constamment distrait de l’appréciation de la nature par la nécessité de se concentrer sur la négociation de sentiers mal conçus et entretenus nuit certainement à l’expérience. Il faut constamment se focaliser sur le placement de ses pieds et éviter les branches qui empiètent sur le chemin.
Il est également difficile d’apprécier la nature quand toutes les plantes le long du sentier ont été massacrées mécaniquement, les branches coupées étant laissées sur le sentier, comme c’est la pratique courante ici.
N’étant pas un praticien de la taille française, ma taille est pensée pour être beaucoup moins perceptible, surtout avec le temps. Quand je vois comment les sentiers peuvent devenir des zones dévastées ici, cela renforce mon engagement à poursuivre mon travail de rénovation du sentier jusqu’à Figuières, pour éviter qu’il ne subisse un sort similaire, ce qui ne correspond pas à la préservation de la nature selon moi.
Après avoir parcouru des sentiers mal conçus et mal entretenus dans les environs, c’était un soulagement d’arriver à une entrée supérieure de la Vallée de St. Pons, sur le sentier historique du Chemin de Blé, où la nature est traitée avec beaucoup plus de respect grâce à une gouvernance de plus en plus éclairée du département. Tout comme au cœur de la vallée où des panneaux demandent de rester sur les sentiers et d’épargner la végétation du piétinement, le panneau départemental incite ici les visiteurs à : “Restez sur les chemins et sentiers balisés”. Enfin, une éthique de la nature très importante qui m’a été inculquée quand j’étais enfant arrive localement.
Avant de reprendre le travail sur le dernier tronçon, en descente vers Figuières, j’ai apporté quelques améliorations aux surfaces et au drainage des premiers tronçons. Au début de la section médiane du sentier, où la pente devient plus graduelle, j’ai construit trois autres barres à eau, des bermes de gravier et de terre de 15-20 cm de profondeur, avec des drains latéraux, renforcées par des pierres.
Ma prochaine étape, la première partie de la descente vers Figuières, sera la plus difficile jusqu’à présent, car la zone est une mer de chêne-kermès et le sentier est très étroit et raviné. Dans le passé, le sentier avait pratiquement disparu en raison de l’incursion du chêne-kermès, qui se propageait sous terre par voie rhizomatique. Pour rétablir le sentier, le chêne-kermès drageonnant avait été piétiné, coupé au sol, une mesure inadéquate, car il repousse aussitôt. Afin de m’équiper pour l’enlèvement souterrain efficace du chêne-kermès, j’ai acheté une pioche de 2,5 kg que je cache maintenant sur place dans les arbustes, avec un nouveau râteau, puisque j’ai cassé mon deuxième.
Cette section du sentier en pente, qui commence à être ravinée en particulier à cause d’un écoulement d’eau concentré, rapide et puissant sur une longue distance, peut être restaurée et ses problèmes d’écoulement d’eau peuvent être améliorés de manière adéquate. Un remblai de pierres, de gravier et de terre pour rehausser le niveau du sol au-dessus de la limite inférieure et une série de barres à eau en pierre bien au-dessus du niveau du sol pour détourner l’eau sont les mesures essentielles de contrôle de l’érosion que je vais mettre en œuvre.
Ce tronçon de sentier peut voir son processus de transformation en ravin arrêté, étant donné que l’érosion atteint tout au plus la hauteur du genou et compte tenu des particularités de la topographie. Pourtant, quand des sentiers mal conçus ont été négligés pendant trop longtemps et sont devenus des ravins très profonds, la restauration de l’environnement est beaucoup plus difficile. Dans la culture locale, l’indifférence ou la résignation sont les réponses principales. Il est rare que des efforts sérieux soient faits pour tenter de corriger structurellement une érosion sévère. Une exception sont les efforts qui ont été faits dans la Vallée de St. Pons, malheureusement trop tard et insuffisamment abordés. Sur l’un des sentiers de la partie supérieure de la vallée, des barres à eau en bois ont été placées sur le sentier, mais elles ne remplissent pas la fonction de déviation de l’eau puisqu’elles sont en dessous de la pente environnante.
Addendum 9 (le 24 juillet 2023)
La rénovation de la dernière partie du sentier, qui se termine par une descente rocheuse vers le chemin privé près de l’entrée du grand domaine au-dessus de Figuières, allait s’avérer être le défi le plus difficile et le plus compliqué dans la restauration écologique que j’avais rencontrée jusqu’à présent, à cause d’un certain nombre de facteurs. Les particularités de la géologie, la topographie et la mauvaise conception de cette section du sentier, caractéristique d’ici où l’érosion future est rarement prise en compte, ont historiquement contribué à une érosion accélérée, au cours de laquelle des volumes considérables de pierres et de terre ont été déplacés. Ici, le sol n’est pas le sol argileux blanchâtre à texture fine qui se cimente après la pluie, que j’ai surtout rencontré dans la montée des Anthénors, mais un sol brun rougeâtre, à texture beaucoup plus grossière, limoneux/sableux mélangé avec beaucoup de petits rochers, qui est beaucoup plus sujet à l’érosion. De plus, la présence presque omniprésente du chêne-kermès, qui s’était bien établi immédiatement sous le sentier très étroit, a considérablement compliqué mon objectif de remédier non seulement à la dynamique d’érosion problématique, mais aussi de ralentir la réincursion du chêne-kermès.
La partie initiale du sentier, une descente abrupte qui traverse une pente perpendiculaire, ressemblait à un lit de ruisseau asséché parce qu’il l’était devenu. Les matériaux du canal d’érosion s’étaient déposés à la fois au fond, là où le sentier tourne brusquement vers l’est, et sous le chêne-kermès, sur le côté inférieur du sentier, qui était profondément enseveli. Un certain nombre de tâches interdépendantes ont été coordonnées pour maximiser le drainage naturel de la pente qui est perpendiculaire au sentier. Pour ce faire, l’accumulation de terre et de pierres sous le chêne-kermès a dû être éliminée et le sentier a dû être remblayé jusqu’à 30 cm de profondeur. En outre, il était nécessaire de détourner fréquemment l’eau le long de la descente afin d’éviter la réapparition de conditions semblables à celles d’un ruisseau. J’ai donc installé cinq barres à eau substantielles, en pierre, avec de grands drains latéraux.
Pour élargir le sentier et éliminer l’accumulation de matériaux d’érosion en dessous, il a fallu enlever beaucoup de chêne-kermès. Pour l’éliminer du sentier élargi, il a fallu travailler dur avec ma pioche pour enlever tous les rhizomes souterrains qui, sinon, auraient continuellement donné naissance à des drageons dans le sentier. Ce n’était pas ma tâche préférée, mais c’était un bon travail pour le haut du corps. Les matériaux de remplissage de cette section raide ont été obtenus à partir de ceux qui avaient été érodés, ainsi qu’à partir de piles de roches à l’aspect peu naturel en dessous de la section finale du sentier qui longe une clôture Cyclone tout en descendant graduellement.
J’avais initialement l’intention de poursuivre mon travail jusqu’au port de Figuières, mais il y a quelques mois, l’itinéraire du sentier a été modifié en raison des pressions politiques exercées par certains habitants de Figuières qui ne souhaitent plus le passage des randonneurs. Les balises de peinture dans leur village ont été enlevées et le nouvel itinéraire le contourne complètement. Il suit désormais le chemin privé jusqu’à la route goudronnée, le Chemin de Méjean, qui impose un long détour pour accéder à la calanque de Figuières. Mais cela ne décourage pas les habitués de l’ancien sentier. Je tiens à souligner que l’accès à la côte pour tous est un droit et que les riches ne sont pas propriétaires du bord de mer qui fait partie du domaine public.
La transformation du sentier de La Redonne jusqu’au chemin privé au-dessus de Figuières est enfin réalisée. Commencée il y a quatre ans, elle a nécessité 568 heures de travail assidu de ma part, ainsi que des centaines d’euros pour l’achat d’outils et de billets de train de ma poche.
Mais avant de me recentrer sur la détente et la baignade sur la plage en bas, j’ai fait l’entretien annuel des deux escaliers en béton qui descendent aux Anthénors.
Vers la fin de mon travail sur le sentier pour cette année, il y a eu un développement très déprimant : l’apparition de dizaines de tags le long du sentier, y compris dans la calanque des Anthénors.
Voir l’article complémentaire :
Après avoir consacré 37 heures de travail à l’enlèvement des graffitis et avoir dépensé 41 euros en matériel, j’espère qu’il n’y aura rien de nouveau dans quelque temps.
Après 604 heures totales de travail sur la Côte Bleue, l’équivalent de 4 mois de travail intense, sans compter les pauses et les conversations avec les passants, la rénovation du sentier et la restauration de la nature qui y est liée sont terminées pour l’instant pour moi.
Le sentier est maintenant à la fois sûr et facilement accessible. Les personnes très jeunes comme les personnes âgées peuvent désormais franchir sans difficulté des tronçons autrefois difficiles. Récemment, un enfant de deux ans a marché avec son père jusqu’à Figuières. Les traileurs peuvent à présent courir vite et agréablement sans être constamment gênés par des branches et sans avoir un pied incertain. J’ai l’intention d’inaugurer le sentier pour moi-même en y courant, ce que j’évitais auparavant en raison de son mauvais état.
J’ai l’intention de continuer à entretenir le sentier dans les années à venir, en concentrant mes efforts à la fin de l’automne, après que le sol ait été saturé par les pluies.
Je n’attends rien de la mairie. La semaine dernière, après que le fonctionnaire municipal soit venu vider les poubelles, j’ai dû détruire un nouveau foyer très visible sur la plage après son départ, ce qui est une incitation à de futurs feux qui représente un grand risque pour les incendies de forêts, un danger toujours croissant.
Il doit y avoir une tolérance zéro pour les feux de plage ainsi que pour les cigarettes lancées par la fenêtre de la voiture. Chaque fois que je descends de la gare, je ramasse tous les déchets que je vois. En été, le nombre de cigarettes augmente. Vendredi dernier, j’ai ramassé une dizaine de mégots. Combien brûlaient encore lorsqu’ils ont été jetés au bord de la route ?
Pourquoi n’y a-t-il pas au moins un panneau près de la plage des Anthénors qui interdit les feux, menaçant d’amendes sévères pour un tel comportement dangereux comme il y en a ailleurs sur la Côte Bleue?
Pour moi, la prochaine étape sera de nature politique et consistera à essayer de générer un soutien en faveur d’un niveau de protection essentiellement étranger et nouveau pour la culture locale, en particulier la suppression des sentiers sauvages ou secondaires auxquels j’ai consacré tant de temps et d’efforts pour les éliminer. Si certains ont exprimé leur soutien à cet objectif, personne jusqu’à présent ne m’a exprimé de préoccupation sérieuse.
Les CIQ locaux, les clubs de randonnée et et d’autres associations soutenant des objectifs écologiques devraient participer à un effort collectif pour solliciter l’aide et l’intervention du Conservatoire du littoral, qui a les moyens politiques et financiers pour mettre en place une protection renforcée et encourager le respect de l’environnement naturel aux Anthénors. Sans alliés, je ne peux pas faire grand-chose et j’abandonnerai comme je l’ai fait à Marseille.
Voir les articles complémentaires :
Addendum 10 (le 15 décembre 2024)
Pendant plusieurs mois j’ai fait une longue pause. En avril j’ai subi une opération invasive pour enlever un énorme kyste épidermique dans la paume de ma main droite qui s’était développé à la suite d’une ampoule très infectée causée par mon travail à la pioche sur le sentier deux ans auparavant, ainsi que pour des nodules de la maladie de Dupuytrens.
La section du sentier des douaniers entre Les Anthénors et Figuières que j’ai rénovée a bien résisté aux fortes pluies de l’hiver exceptionnellement humide et aux déluges de septembre, ainsi qu’au passage de milliers de randonneurs, l’érosion étant minimisée par mes améliorations. Par contraste, la partie du sentier sur la Corniche des Anthénors qui traverse des propriétés privées, où l’eau de pluie n’est jamais déviée dans des drains latéraux, devient un lit de ruisseau lors de fortes pluies, s’érodant fortement des deux côtés. Deux fois cette année des quantités impressionnantes de terre et de cailloux ont été déposé très loin au port de la Redonne, ainsi que sur les escaliers supérieurs qui descendent aux Anthénors. J’enlève presque à chaque passage des cailloux sur les marches pour éviter que les gens ne glissent dessus à cause de la mauvaise conception du drainage.
Le sentier ne nécessitant pas beaucoup d’entretien cette année, j’ai décidé de concentrer mes efforts sur les dégâts énormes causés par la faible minorité des randonneurs imprudents qui sortent du sentier et qui méprisent la nature et parfois mes efforts de protection. Ayant déjà restauré les parties supérieures de tant de sentiers sauvages, j’ai décidé de continuer à effacer les traces de ces sentiers secondaires plus bas dans la pente avant d’ériger des barrières plus efficaces.
Malgré certains progrès dans ma campagne de suppression des sentiers sauvages, je n’ai pas encore réussi à réduire adéquatement les dommages écologiques causés par quelques personnes sans scrupules. Mes champs de bataille actuels restent donc inchangés: les sentiers raccourcis dans le vallon des Anthénors, le départ du sentier depuis le fond du vallon en direction de Figuières, et les sentiers des voyeurs sur les falaises au-dessus de la plage naturiste.
En mai dernier, sept mois après que j’ai fini de restaurer le vallon des Anthénors comme une zone sans tags, il y a eu une soirée de tags qui a radicalement transformé l’expérience de la visite du vallon. Des tags voyants, rouges, noirs et blancs, peints en couches épaisses, étaient partout sur les surfaces en béton. Les habitants ont fait appel à leur maire mais, comme d’habitude, il n’y a pas eu de réponse. Après tout ce que j’avais fait auparavant, j’ai décidé d’attendre et de voir si la ville ou ses citoyens feraient quelque chose.
Au même moment, le naturiste qui s’obstine à dénaturer la nature en inscrivant NATURISTE et QNU sur les falaises rocheuses a réinscrit plusieurs de ses inscriptions que j’avais éliminées.
Peu enclin à reprendre immédiatement l’enlèvement des graffitis, j’ai donc poursuivi mes projets prévus, en commençant par mon nettoyage de printemps annuel: le balayage des deux escaliers en béton pour enlever tous les cailloux et un peu de taille des branches gênantes. Ensuite, la suppression des sentiers secondaires est redevenue ma préoccupation.
Mes objectifs suivants concernaient les deuxième et troisième sentiers de raccourci, où j’avais auparavant transporté d’énormes quantités de pierres et de terre pour combler les sections supérieures fortement érodées sur plusieurs mètres en aval du sentier officiel. J’ai continué à éliminer leur présence plus bas dans la pente.
Le terminus en forme d’éventail du deuxième sentier raccourci, qui mesure environ 4 mètres de large à l’intersection du sentier véritable, était auparavant bien érodé. J’ai comblé la dépression de 30 cm de profondeur avec des pierres et de la terre il y a deux ans. En dessous des branches coupées qui bloquent l’accès à cette zone morte triangulaire, j’ai récemment comblé un espace de taille équivalente de la même manière afin d’éliminer toute trace de ce sentier sauvage depuis le bas.
Le troisième sentier de raccourci, qui est en fait un réseau de sentiers émanant de la plage, ressemble à une zone dévastée par une avalanche et mesure environ six mètres de large dans sa partie supérieure. Il y a deux ans, j’ai passée nombreuses heures de travail épuisant à transporter de lourds seaux et sacs de matériaux de remblai afin de rétablir la pente naturelle sur plusieurs mètres en dessous du sentier, dont la bordure inférieure était instable, car extrêmement minée par l’érosion produite par une longue histoire de passage de randonneurs.
Cet été j’ai fait presque autant de travail en transportant des pierres et de la terre pour remplir la moitié inférieure de cette zone de désolation extrêmement large et profondément érodée, en plus oblitérant un sentier horizontal en dessous, où arrivent les deux sentiers de la plage.
La profonde barrière de branches que j’avais érigée il y a quatre ans a réduit sensiblement le nombre de personnes qui grimpaient, mais à répétition, quelqu’un déplaçait ou piétinait les branches pour se faire un chemin à travers. C’est pourquoi j’ai en plus rempli deux ou trois mètres des sections supérieures des deux sentiers de la plage encore plus bas avec de grosses pierres mais pas de terre pour entraver le passage et indiquer que la montée n’était plus acceptable. Depuis, il y a encore moins de passage.
Cependant, depuis la plage tout en bas, rien n’indique que les deux sentiers sauvages, escarpés et ravinés, ne devraient pas être empruntés. Les énormes piles de bois flotté et de branches de pin avec lesquelles je les avais bloquées juste au-dessus de la plage il y a quatre ans ont disparu en l’espace d’un an, consumées dans des foyers illégaux sur la plage par des fêtards.
Il y a une absence critique de panneaux, l’un pour indiquer que le vrai sentier est plus haut dans le vallon et l’autre pour interdire de monter les deux sentiers sauvages, ainsi qu’une absence de deux clôtures basses de chaque côté du pin pour en barrer l’accès.
Fréquemment, en travaillant sur ou près de la plage, je suis intervenu quand j’ai vu quelqu’un qui commençait à grimper les deux faux sentiers ravinés. A plusieurs reprises, j’ai eu affaire à à des trailers et des randonneurs qui, lorsque je les ai informés que le vrai sentier se trouve à 150m plus haut dans le vallon, refusaient d’écouter mes supplications ou de comprendre les conséquences très négatives de l’exercice de leur liberté incontrôlée. Cette mentalité, trop présente dans le Midi, ne cesse de me choquer.
Le plus souvent aux Anthénors, les randonneurs ont été mal informés par les guides de randonnée, soit qui manquent d’indications suffisamment détaillées comme à Viso Rando, soit des informations erronées ou ambiguës comme le groupe de randonneurs locaux de Carry-le Rouet, Rando Passion, dont le très vieux topo-guide amène les gens à sortir du sentier officiel, ce qui est maintenant excellent depuis ma rénovation complète. Le topo recommande plutôt de “remonter en surplomb de la mer en prenant un sentier à droite un peu masqué par la végétation”. Incroyablement irresponsable! Je suis mécontent, vu les jours de travail ardu que j’ai passés à restaurer la partie supérieure de cette zone dévastée, toujours sujet au passage de certains. Sur leur site, il n’y a aucune mention de rester sur le sentier, d’éviter de piétiner les plantes, de provoquer une érosion inutile, d’avoir un “impact aussi faible que possible”, valeurs qui deviennent essential quand il y a un demi-million de passants chaque année sur le sentier des douaniers entre La Redonne et Niolon. Les dégâts multiplient quand les gens sortent du sentier.
Après un été à subir la présence de tags sur la plage naturiste et dans le vallon des Anthénors, j’ai finalement décidé de restaurer les deux en zones sans graffiti. Mon opposition au dénaturiste semble avoir finalement porté ses fruits. Il a arrêté de mettre des inscriptions sur les rochers et les falaises. Au lieu de cela, il a utilisé quatre morceaux de bois flotté, sur lesquels il a inscrit “NATURISTE” en bleu, une résolution idéale.
C’était mon troisième épisode de nettoyage de graffitis.
Le premier, en octobre 2023, a nécessité 37 heures de travail et 41 euros de matériel.
Le deuxième, en mars 2024, a nécessité 14 heures de travail et 30 euros de matériel.
Ce troisième, en septembre 2024, a nécessité 39,5 heures de travail et 46 euros de matériaux.
Le grand total est donc de 90,5 heures de travail et de 113 euros de dépenses.
Je l’ai fait volontairement, mais à moins qu’il n’y ait des efforts concertés à l’avenir, ainsi qu’un remboursement financier de mes dépenses de la part des résidents locaux ou du gouvernement local, je ne peux plus continuer.
J’ai ensuite repris l’aménagement de la zone stérile du début du sentier au fond du vallon des Anthénors. Malgré les doubles entrées, celle abrupte et rocheuse à gauche et le sentier large et progressif que j’avais construit à l’extrême droite, avec des balisages sur le pin, et malgré l’installation de branches de pin calcinées au milieu pour dissuader les raccourcis, au moins une fois par semaine quelqu’un passait avec mépris au milieu, déplaçant des branches et érodant la surface. Le bord inférieur du sentier était de plus en plus miné et donc érodé.
La solution que j’envisageais, je le savais, nécessiterait plusieurs jours de travail acharné, mais constituerait une grande amélioration à la fois structurellement et esthétiquement pour le sentier. J’ai réalisé une bordure rocheuse avec de gros rochers profondément encastrés avec des interstices pour le drainage afin de démarquer clairement et de solidifier le bord du sentier, limitant l’érosion en aval. Au bas du sentier, sur le côté droit, j’ai également aligné quatre rochers
pour rendre l’entrée visuellement apparente. Étonnamment, certaines personnes ne perçoivent toujours pas le début évident du sentier.
J’ai ensuite refait ma configuration de branches de pin calcinées, en l’améliorant par rapport à la précédente, cette fois en les enfonçant solidement dans le sol superficiel.
La culmination de la rénovation du point de départ du sentier, l’aménagement paysager avec des plantes indigènes de la Côte Bleue, a été un plaisir. Le reverdissement par la réintroduction de la végétation locale dans ce vaste espace désertique était l’objectif principal, faisable si les plantes n’étaient pas piétinées à mort et les sols érodés par les pieds errants.
Un lit de plantation central sur la pente raide entre les deux entrées du sentier, l’entrée graduelle en terre sur la droite et l’entrée rocheuse sur la gauche, s’est imposé de lui-même. Il en va de même pour la plantation stratégique de quelques arbustes d’arrière-plan, substantiels avec la maturité, à la base de la colline à gauche de l’entrée rocheuse abrupte, où se trouvait l’ancien garage sous un grand pin d’Alep, ce qui aurait un impact significatif sur la revivification de cet espace. Il était également important de définir clairement l’entrée rocheuse secondaire en alignant des pierres comme je l’avais fait pour l’entrée principale. Finalement, des bordures de pierre substantielles et continues autour des plates-bandes les démarqueraient efficacement et décourageraient ainsi les intrusions destructives.
Comme je l’avais déjà fait précédemment pour rendre plus naturel le versant de ce côté de la vallée qui avait été excavé au bulldozer pour la construction du garage, plus tard incendié et dont les éléments avaient été dissimulés dans le paysage, j’ai encore une fois importé d’énormes volumes de terre, gravier et pierres pour finir la rétablissement d’un semblant de contours naturels, dont la plupart des matériaux provenaient de dépôts érodés sur la partie supérieure de la route en béton.
Après avoir étudié ce que la flore locale offrait comme possibilités, j’ai dessiné un plan rudimentaire. Les plantes utilisées, presque toutes déjà présentes dans le vallon, sont les suivantes :
Filaire, Phillyrea angustifolia
Lentisque, Pistachia lentiscus
Romarin, Salvia rosmarinus, (Rosmarinus officinalis)
Globulaire, Globularia alypum
Chèvrefeuille des Baléares, Lonicera implexa
Ciste de Montpellier, Cistus monspeliensis
Valériane, Centranthus ruber
Euphorbe des garrigues, Euphorbia characias
Coronille à tiges de jonc, Coronilla juncea
Thym commun, Thymus vulgaris
En profitant des conditions climatiques propices, d’un début de l’automne le plus humide depuis de nombreuses années, du sol bien saturé, j’ai transplanté des plantes dont la disparition de leurs anciens sites passerait inaperçue, notamment celles poussant très près ou sous des plantes plus développées. Malheureusement, dans les sols très rocailleux qui rendent difficile le déterrage de la motte, la plupart ont été transplantées à racines nues, ce qui réduira le taux de réussite.
Après avoir récupéré des quantités considérables d’aiguilles de pin en décomposition, principalement sur les bords de la route en béton, je les ai répandues comme mulch (paillis) dans tout le paysage, en particulier pour conserver l’humidité et réduire l’érosion.
A la fin de l’automne, il y a eu une interruption des pluies, les nouvelles plantations ont nécessité 8 séances de transport de 12 à 15 litres d’eau dans des bouteilles remplies au robinet à l’extérieur des toilettes publiques de La Redonne. Un arrosage estival périodique les premières années sera essentiel pour bien établir les plantes qui auront survécu à la transplantation.
Pour empêcher les gens et les chiens d’accéder aux plantations, j’ai installé une barrière temporaire. Au fond, j’ai aligné du romarin mort en guise de muret. J’ai ensuite utilisé du bois flotté que ma femme avait récupéré comme piquets pour protéger les plantes.
Addendum 11 (le 2 février 2025)
Trouver et transporter suffisamment de grosses pierres avec des formes utilisables pour construire des bordures en pierre agréables à l’œil était une tâche difficile, mais j’ai réussi à rassembler juste assez de grosses pierres dans la vallée.
Autour des deux arbustes isolés, le filaire et le lentisque, j’ai configuré des plates-bandes surélevées avec des bordures en pierre pour protéger les plantes, surtout des enfants des classes qui viennent étudier la flore et qui courent imprudemment où ils veulent sur les pentes en piétinant les plantes. L’enseignement de la protection de la nature, de la minimisation des impacts destructeurs, ne fait ironiquement pas partie du curriculum éducatif pour une raison qui m’échappe. Dans le passé, j’ai eu un certain nombre de rencontres incisives dans lesquelles j’ai exprimé mon indignation face à l’absence de restrictions à des enseignants généralement peu compréhensifs.
La construction des bordures latérales et inférieures en pierre pour la jardinière centrale a été un processus passionnant, un enjeu esthétique. Je suis très fier du résultat.
La destruction cumulée de l’environnement sur de nombreuses années provoquée principalement par un seul voyeur sur le plateau au-dessus de la plage naturiste est étendue. Malgré tous les travaux que j’ai réalisés au cours des dernières années pour supprimer les sentiers de voyeurs et restaurer les zones érodées dépourvues de végétation, en de nombreux endroits ce prédateur sexuel n’a pas été dissuadé de rétablir sa série de sentiers sauvages, piétinant et déplaçant les piles de branches souvent profondes que j’ai mises en place pour décourager le passage. Je ne l’ai jamais rencontré sur le sentier, mais on m’a dit qu’il scrute la plage avec des jumelles avant de descendre pour harceler les femmes.
J’ai donc relancé ma guerre indirecte contre lui, en comblant les plus de 18 sentiers de voyeurisme, encore plus loin en aval du sentier officiel, avec des pierres, du gravier et de la terre transportés, et en ajoutant de plus en plus de branches mortes. Tant de travail pour réparer son empreinte néfaste, son saccage de la nature.
Depuis mai dernier, entre le travail sur les sentier, la restauration de la nature et l’éradication des graffitis, j’ai travaillé 157 heures. Depuis que j’ai commencé mes différents projets il y a cinq ans, le total est de 762 heures.
Bravo Larry !